Highland Cattle
 
 
LEMONNIER Jeanne
QUEMERAIS Sylvie
 
 
 
152ème promotion                                                                                           Année
                                                                                                                   2009-2010
 
                                                                                 
Tuteur : Laurent BOUTON                                                                           
 
 
 
Sommaire
 
1.Présentation de la race
                 1.1.Standard
                        1.1.1.Format
                       1.1.2. Silhouette
                       1.1.3. Eléments phanéroptiques
                 1.2.Aptitudes
                1.3. Avantages et inconvénients selon les éleveurs rencontrés
2. Historique
                2.1. Origine de la race
                2.2. Historique de l’élevage
3. Lien au territoire
                3.1. Généralités
                3.2. Territoire d’origine : l’Ecosse
                3.3. La race en Picardie
4. Systèmes d’élevage fréquemment rencontrés
                4.1. En France : élevage extensif.
                4.2. Aux Etats-Unis et au Canada : élevage intensif.
                4.3. Les raisons de ces différences d’élevages
5. Performances zootechniques
6. Organisation de la sélection génétique
7. Organisations professionnelles existantes
8. Valorisation économique des animaux
              8.1. Parc Naturel entretien
              8.2. Valorisation de la viande
             8.3. Parc Naturel et valorisation de la viande
             8.4. Parc communal
             8.5.Animal de compagnie
             8.6.Produits dérivés
9.Effectifs, évolution dans le temps, perspectives
Conclusion 
Bibliographie ……………………………………………………………………………......21
 
Tableau 1: Les trois élevages visités
Tableau 2 : Récapitulatifs des avantages et des inconvénients selon les éleveurs rencontrés
Tableau 3: Contraintes et avantages du croisement génétique selon des éleveurs
 
            Dans le cadre du cours de zootechnie, nous devions faire l’étude d’une race. Nous avons choisi une race bovine, la Highland Cattle. Ce choix été motivé à cause de la morphologie atypique de cette race.
            Pour compléter les résultats de nos recherches nous avons également effectué la visite de deux élevages. Les informations que nous avons obtenues lors de ces visites nous serviront alors de support pour maintenir la cohérence de nos recherches.
 
Tableau 1: Les trois élevages visités
 
Date de la visite
Nom
Adresse
Particularités de l’élevage
11 mars 2010
Pascal Bourdon
10 rue des Godins
Fretoy
60380 Grémévillers
 
17 mars 2010
Patrick Haudebourt
7 rue Source
Orsimont
60650 Villers-sur-Auchy
Transformation de la viande sur l’exploitation
22 avril 2010
Jérôme Beauvet
Les près de Langrie 61800
St Pierre d’Entremont
SCEA (4 personnes) dont l’unique activité est l’élevage de 60 Highlands (bientôt 100 voire 150)
 
 
 
            La présentation de cette race nécessite de présenter son standard, ses aptitudes et ses avantages et inconvénients selon les éleveurs rencontrés. En effet, ce sont en général ces différents aspects de la race qui la rendent si attractive.
 
            Le standard de la race concerne le format, la silhouette et également quelques éléments phanéroptiques
                        1.1.1. Format
            En ce qui concerne le format de cette race, on a pu observer que c’est une race ellipométrique.Au garrot les femelles mesurent 1,10 m et les mâles mesurent 1,30 m. Le poids des génisses est d’environ 200kg, celui des femelles est en moyenne de 400 à 580kg et les mâles pèsent de 600 à 750kg (par comparaison un taureau charolais pèsera entre 1T et 1.2T). Le corps de ces bovins est donc trapu. Il est soutenu par des aplombs courts et solides qui permettent à ces animaux de vivre dans des zones à fort relief.
                        1.1.2. Silhouette
            La silhouette de cette race semble harmonieuse. On observe que la hauteur, la longueur et la largeur de l’animal lui fournisse de belles proportions. Cet animal est bien proportionné. Ce sont ces caractéristiques qui permettent de caractériser la silhouette de la Highland Cattle de médioligne.
 
                        1.1.3. Eléments phanéroptiques
            Les quelques éléments phanéroptiques permettant une description du standard sont la robe, les cornes et la tête.
            Le plus souvent, la robe est uniforme et de couleur rouge, brune ou noire. La couleur noire de la robe est codée par un allèle à caractère récessif : cet allèle vient d’un des ancêtres de la Highland le « Kyloe ». C’est donc un caractère récessif qui a été conservé dans certains génomes. De plus, il existe des couleurs de robes plus rares telles que le gris louvet, crème, blanc ou encore bringé (c'est-à-dire des poils noirs mélangés avec des mèches rouges qui tendent à disparaître avec l’âge). Le manteau est  épais, il est composé de longs poils pouvant mesurés jusqu’à 35 cm et jouant le rôle d’imperméabilisant ainsi que de poils courts formant un duvet isolant. Les poils sont généralement légèrement ondulés  ce qui facilite le ruissellement de l’eau et donc protège l’animal. De plus la peau est très épaisse ce qui leur permet de résister au froid. Une  des caractéristiques principales de cette race est le toupet recouvrant la tête qui lui protège les yeux. Au printemps l’animal mue : ses poils ne le rendent donc pas plus sensible que les autres bovins à la chaleur. En ce qui concerne les veaux, à la naissance, ils ont uniquement un duvet dense et fermé. C’est seulement quand l’animal sera âgé de 2 ans (après plusieurs mues) que le duvet cessera d’évoluer tant en termes de couleur que de types de poil. Par exemple, à la naissance, les animaux à robe sombre possédant des poils sombres ainsi que des mèches rouges voient leurs robes s’assombrir jusqu’à devenir totalement noires et donc que les mèches rouges disparaissent.
 
            En ce qui concerne les cornes, on remarque un dimorphisme sexuel. Les mâles doivent avoir des cornes épaisses, alignées avec la tête, légèrement inclinées vers l’avant et les pointes doivent être légèrement relevées. Pour les femelles, elles peuvent avoir deux ports de cornes différents : soit les cornes partent vers l’arrière, à l’horizontale (dans ce cas l’envergure est importante) ; dans l’autre cas, les cornes poussent à la verticale du crâne : elles sont alors généralement plus longues et cela aboutit quelques fois à un cornage en forme de lyre. Il est fréquent de voir des cornes tendant vers le bas mais ceci est un défaut de standard par rapport à la race écossaise. De plus, les cornes sont de couleur hétérogène, les bases peuvent être blanches, crèmes, jaunes ou brunes pâles ; les pointes sont généralement d’un teint rouge mais peuvent être aussi blanches, jaunes ou encore noires.
            La tête des Highland doit être de taille proportionnelle au corps. L’espace entre les yeux doit être assez important mais la distance yeux-pointe du museau doit être courte. La tête doit formée un triangle. Le toupet sur sa tête doit aussi être épais et long, en général, il masque les yeux du bovin. Le museau peut être blanc, jaune, rouge ou encore noir. Un cas atypique concerne les vaches à la robe rouge : leur museau est dans certains cas entouré d’une mince ligne de poils noirs.
 
            La Highland est principalement appréciée pour sa rusticité. En effet, grâce à sa peau épaisse et à sa robe bien fournie, elle résiste aux températures très faibles Originaire des marais d’Ecosse, ce bovin résiste aisément aux températures les plus basses de France. Au printemps, lorsque les températures augmentent, l’animal mue. Il ne souffre donc pas de la chaleur. Cependant, les jours les plus chauds de l’année, il se réfugie à l’ombre et va se baigner s’il le peut. Cette rusticité concerne également l’alimentation. Les Highlands mangent des fourrages très durs, de hautes herbes et des branches relativement épaisses. C’est pourquoi cette race est utilisée dans les parcs naturels et les zones habituellement hostiles à l’élevage. Ces animaux servent de « débroussailleuses » et permettent l’entretien des zones peu accessibles aux outils habituellement utilisés comme par exemple dans les fonds de vallée et les berges des fleuves. Ils sont également un moyen de préserver l’environnement en permettant la sauvegarde d’une certaine biodiversité (faune et flore).
 
            La Highland est aujourd’hui une race à viande. Jadis, elle fut utilisée en Ecosse pour sa production laitière, quelques textes évoquent des fromages confectionnés l’été avec leur lait riche en matière grasse. On en déduira aisément que cette aptitude à produire du lait bénéficie aujourd’hui à son utilisation en race à viande, les veaux grandiront vite grâce à la production laitière de leur mère. Son caractère rustique avec son format ellipométrique, et ses aplombs robustes ne permettent pas d’avoir un bon rendement de carcasse (cet avis divergent selon les éleveurs rencontrés). On note également une prédominance de l’avant par rapport à l’arrière, on aura donc beaucoup de pièces à cuisson longue beaucoup moins appréciées. Des difficultés se posent également au moment de l’abattage, comme cette race est peu connue, les acheteurs et les abattoirs sont relativement réticent à travailler avec ces animaux ( à l’abattoir les grandes cornes peuvent éventuellement poser des problèmes pour le déplacement des animaux mais on peut penser que ce problème est aisément résolu en coupant les cornes à la vente de l’animal. Pour améliorer sa conformation bouchère et sa précocité certain éleveur la croise avec du Charolais ou avec de la Shorthorn.
            La Highland a une très grande longévité, elle peut vêler jusqu’à l’âge de vingt ans et donc avoir plus de 15 veaux. En condition favorable, elle peut vêler tout les onze mois ce qui en fait une remarquable génitrice.
 
            Nous avons rencontrés 3 éleveurs qui ont accepté de répondre à nos questions. Le premier élevage est celui de M. Pascal Bourdon qui se situe sur le plateau picard et se compose d’une petite vingtaine de bovins. Le second est celui de M. Patrick Haudebourt, il est situé dans la boutonnière du Pays de Bray où son troupeau participe à la sauvegarde de la biodiversité. La dernière exploitation se situe dans l’Orne.
Tableau 2 : Récapitulatif des avantages et des inconvénients selon les éleveurs rencontrés
 
 
Avantages
Inconvénients
Pascal Bourdon
-Race calme
-Bonne qualité de la viande
-Pas de frais vétérinaire
-Mêmes primes que les vaches allaitantes pour un animal avec un poids plus faible (aides proportionnellement plus élevées)
-Pas de réseau de distribution et donc faible commercialisation
-Poids= contraintes économique
-Manipulation des animaux à cause de leur caractère sauvage.
 
Patrick Haudebourt
-Race adaptée aux conditions difficiles
-Demande peu d’entretien
-Viande appréciée par les consommateurs
-Morphologie ne rentrant pas dans le standard des autres races
-Difficile à vendre à l’abattoir
-Peu d’arrière (meilleures pièces)
-Viande dur
-Très faible rentabilité économique (poids faible)
Jérôme Beauvet
-Race adaptée aux conditions humides
-Pas d’installations particulières nécessaires
-Jolie et docile
-Possibilités de mettre plusieurs taureaux dans un même enclos sans problème de blessures.
-Viande de très bonne qualité, typicité du produit qui permet de dégager un meilleur revenu (comparée aux races de vaches à viande traditionnelles)
-Grande longévité ce qui rend le prix d’achat d’une vache négligeable.
-Pas encore très connu, il faut mettre un réseau de distribution en place pour mieux valoriser cette race
-Prix d’achat élevé
 
 
                        Suite à la présentation de la race par son standard et ses aptitudes, il est nécessaire de dresser son historique qui permettra de mieux comprendre la situation actuelle de cette race.
            2.1. Origine de la race
 
            Bien que l’origine de cette race soit encore mal connue,  on peut affirmer qu’elle est originaire du Nord de l’Ecosse. Il existe plusieurs théories expliquant son origine.
            Une des théories affirme que cette race aurait été importée par les Vikings suite à l’invasion de la Grande-Bretagne. Elle serait donc importée de Scandinavie.
            Une autre théorie serait que la race actuelle est le résultat d’un croisement entre deux anciennes races de bovins, les bœufs Celtiques « Bos longifrons » et les aurochs « Bos primigenius ». L’auroch est un bœuf préhistorique qui pendant la glaciation se serait retiré en Ecosse. Suite à la fonte des glaces, ce bœuf serait resté bloqué en Ecosse et serait alors devenu une espèce résidante. Quant à la vache celtique elle aurait été apportée par les Celtes. La théorie montre une cohabitation entre ces deux races qui auraient aboutie à l’apparition d’un nouvel animal. Cet animal présentait des cornes et une taille plus petites que ses parents. Cette morphologie résulte d’une  sélection face au climat écossais. Seul les animaux les plus adaptés et aptes à survivre sont restés et ont fait perdurer la race. Il y avait alors deux races distinctes: la « Kyloe » et la « « Highlander ». La première est une race de petite taille avec une robe noire qui vivait dans les îles de la côte au Nord-Ouest de l’Ecosse. La deuxième est une race de plus grande taille avec une robe brun rouge vivant dans les Highlands (d’où son nom d’Highlander). Ces deux sous-espèces sont  aujourd’hui considérées comme une seule et unique race : la Highland Cattle. (Ferme du Hunt-Cam, 2010) 
 
            La race Highland Cattle est donc une race très ancienne, elle aurait commencée à pâturer les marais d’Ecosse au VIème siècle ce qui en ferait la race la plus ancienne. Le premier livre généalogique qui recense les différents croisements effectués sur cette race date de 1884.
            2.2. Historique de l’élevage
 
                Les Highlands sont les seuls bovins à pouvoir vivre dans les Highlands (marais) d’Ecosse, zone la plus inhospitalière des iles anglaises. Les troupeaux d’ovins Blackface étaient les seuls troupeaux que l’on pouvait également rencontrés dans de telles conditions. Autrefois, les éleveurs écossais et les bovins vivaient à proximité dans des habitats nommés
 «  Black House » pendant l’hiver, cela illustre la docilité et la placidité de ces animaux. Malgré leur bonne résistance au froid, les troupeaux connaissaient des pertes pendant l’hiver. De plus, il n’était pas rare que les éleveurs soient contraints de saigner leur animaux afin d’apporter des protéines supplémentaires pour l’alimentation de leur famille.  
            Cette race était utilisée pour son lait, sa viande et pour l’entretien du territoire. Vers 1359, le commerce dans les Highlands d’Ecosse débuta avec la vente du surplus de lait et de fromages confectionnés à partir du lait de ces vaches. Cela entraîna la fin du mode de vie traditionnel écossais. La période qui s’étend de 1760 à 1820 correspond au paroxysme du commerce de Highland ; chaque automne environ 1000 vaches âgées de 2 à 3 ans sortaient des marais et rejoignaient les pâtures du Sud où elles étaient engraissées puis vendues comme viande de premier choix dans des grandes villes telles  Manchester et Londres. Au XIXème siècle, cette race se développa aux Etats-Unis notamment grâce à John Chisholm. Aujourd’hui on trouve  la majeure partie des Highlands aux Etats-Unis et au Canada où elles sont élevées pour leur viande.
            Après avoir dressé l’historique de cette race originaire d’Ecosse nous avons conclut qu’elle à une grande rusticité. C’est cette caractéristique qui lui donne un fort lien au territoire, ce que nous étudierons dans la partie suivante.
 
            3.1. Généralités
 
            Cette race de petite taille à poils longs et épais est bien adapté au territoire hostile. Grâce à leur petite taille, ils préservent l’environnement et permettent de conserver la structure du sol. Cette taille leur permet d’accéder au terrain difficile et permet le maintien de la biodiversité sur ce terrain. De plus, grâce à sa peau épaisse et son long manteau de poils cette race est protégée face aux conditions extrêmes. Ces bovins résistent aux températures basses (jusqu’à -40°C). Pendant les périodes les plus chaudes de l’année, cette race résiste relativement bien à la chaleur puisqu’elle mue.
 
            Au départ cette race a été sélectionnée pour pouvoir pâturer sur les sols de son pays d’origine : l’Ecosse. L’Ecosse est une région tempérée avec un taux d’humidité et une pluviométrie importante. L’Ecosse est un des pays les plus pluvieux d’Europe (en particulier la région des Highlands : berceau de naissance de la race). De même, les sols écossais sont en majorité des sols marécageux. C’est pourquoi les écossais ont sélectionnés cette race qui grâce à sa petite taille et à ses longs poils s’adapte aux conditions climatiques écossaises qui peuvent rendre la mise en pâture difficile. La Highland peut aujourd’hui être définie comme une race rustique.
            3.3. La race en Picardie
 
Suite à la visite de deux élevages de Highland Cattle, nous avons pu constater que les bovins de cette race ne sont pas des bovins délicats en ce qui concerne le territoire.
            Pascal Bourdon possédant un élevage près de Grémévillers à Fretoy(60), caractérise cette race comme rustique. La rusticité, selon lui serait « la capacité d’un animal à s’adapter à des milieux hostiles ». Un milieu est défini comme hostile selon ses caractéristiques pédoclimatiques.
            On retrouve cette particularité de la race en particulier chez Patrick Haudebourt, éleveur de Highland Cattle à proximité de Villers-sur-Auchy (60). En effet, dans cet élevage, les zones de pâturages sur lesquels sont mises les vaches sont souvent inondées et tourbeuses .Ce sont des sols très contraignants et difficiles à valoriser. Selon Patrick, seul des animaux possédant ce gabarit peuvent pâturer sur ces prairies tout en préservant ainsi la structure du sol et permettant le maintien du paysage.
                                       Les deux éleveurs précédents ont tous les deux comparés les races Highland Cattle et Charolaise. Une vache Charolaise a tendance à s’enfoncer dans le sol à cause de son poids deux fois supérieur à une vache de race Highland Cattle, elle détériorera donc beaucoup plus le sol.
            Par conséquent, le climat picard n’est pas une contrainte pour la race. Pascal Bourdon parle même de « Race Nordique ». On en retrouve en Ecosse, en Irlande, au Danemark et en Suède. Les basses températures picardes que l’on peut rencontré en hiver ne sont pas un facteur contraignant pour la race de même que les températures les plus élevées de l’année.
                        La Highland a un fort lien au territoire ; l’environnement influence les systèmes d’élevages. C’est pourquoi nous étudierons dans la partie suivante les systèmes d’élevages fréquemment rencontrés pour cette race.
 
 
 
 



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